INDE#1 (5 - 24 novembre 2014)
Après notre passage furtif en Thaïlande, nous arrivons à Calcutta, "La Cité de la joie".
C'est ici que nous devons récupérer notre maison roulante, après ses 35 jours de mer depuis le Brésil. On a hâte de se retrouver chez nous!
Quelques chiffres:
- Capitale: New Delhi
- Population: 1.250 millions d'habitants (2d après la Chine)
- Densité de population: 386 hab./km² (France: 117; Bangladesh: 1 100)
- Superficie: 3.3 millions de km²
- Langue: Hindi et anglais (parlé par uniquement 5% de la population) - plus de 400 langues parlées
- Monnaie: Roupie indienne(1€=80 INR)
- Etat: République Fédérale (28 états)
- Président: Pranab Mukherjee
- Taux d'alphabétisation: 60%
- Economie: 8ème puissance mondiale (4ème puissance en 2020?) mais un Indien sur trois vit avec moins d'un dollar par jour
- Chômage: 9 %
- Religion: Hindouistes (80%), Musulmans (14%), Chrétiens (2.5%), Sikhs (2%, reconnaissables à leur turban et leur longue barbe), Bouddhistes (0.8%)...
CALCUTTA
Nous nous installons dans le quartier de Park Street en attendant le déchargement du camping-car du cargo. Le bateau, après plus d'un mois de mer, est à l'heure. C'est l'affaire de 2 jours... Notre hôtel est bien placé et notre chambre est quatre fois plus grande que le camping-car. Cela s’avèrera bien utile pour faire l'école puisqu'au lieu de l'attendre 2 jours, nous devrons finalement patienter 3 jours...4 jours...6 jours....10 jours à cause d'une #!!?#&# de grue en panne sur le port et d'une alerte terroriste à Calcutta.
Nous visitons la ville et ses quartiers, nous nous imprégnons de son atmosphère, des couleurs chatoyantes des saris (vêtement traditionnel des Indiennes) et savourons la délicieuse mais épicée cuisine indienne (la meilleure depuis 9 mois!).
Calcutta, 3ème ville d'Inde avec ses 15 millions d'habitants (24 200 hab./km²!), est bien différente de l'image de misère atroce qu'elle nous évoquait. La pauvreté est certes bien visible mais c'est aussi une ville d'affaires et de culture qui bouge et se développe. L'architecture des maisons coloniales (English style, of course!) est superbe, dommage que ça s'effrite et le poète Tagore (prix Noel de littérature) est le héros de la ville!
Pour nos premiers pas en Inde, on entre direct dans le vif du sujet: ça grouille de monde, le trafic est hallucinant, ça klaxonne dans tous les sens, la priorité est donnée aux voitures, aux bus, aux vélos ou aux charettes mais surtout pas aux piétons! A côté de ça, le marché de La Paz en Bolivie, c'est de la rigolade!
Au niveau de l'ambiance, c'est un peu comme si on traversait la fête de la musique place Denfert-Rochereau tous les jours.
Ouf! On souffle quand on rentre à notre hôtel le soir.
C'est à Calcutta, en 1952, que Mère Teresa (drapée dans un sari blanc bordé de bleu) ouvre son premier centre pour accueillir les plus pauvres de la ville. D'après le petit musée, très émouvant, situé dans une des missions que nous visitons, à cette époque Calcutta était le refuge de milliers de familles fuyant la crise et la famine.
Aujourd'hui, plus de 610 missions subsistent dans 123 pays. En 1979, elle reçoit le prix Nobel de la paix.
Même après sa disparition en 1997, elle reste adorée mais beaucoup lui ont reproché de faire de Calcutta une ville de misère.
Le week-end, nous profitons de Nicco Park (un parc d'attractions) et de Science City (La Villette Indienne).
Côté repas, on prend vite nos petites habitudes. Le matin, c'est rendez-vous "Au bon pain", le midi, c'est debout ou assis sur un banc que nous dégustons des nouveaux plats de la rue et le soir c'est Arsalan (qui nous sert une délicieuse cuisine indienne), la terrasse du "Blue and beyond" ou un dîner avec nos amis des Galopins.
Notre coup de cœur de la ville reste sans conteste notre rencontre avec "Les Galopins de Calcutta". Cette association, créée en 1999 par Fabienne une Française, a pour objectif d'améliorer les conditions de vie des enfants des gares de Calcutta.
Les enfants des gares sont de jeunes garçons, abandonnés ou qui ont fui une famille violente, qui se retrouvent à errer, mendier et survivre dans les immenses gares de train de Calcutta. Certains ont été recueillis par les Galopins. Allez faire un tour sur le site de l'association, ça vaut le coup pour mieux comprendre la vie de beaucoup d'enfants d'ici: www.galopinsdecalcutta.org
Aujourd'hui, plus d'une trentaine de garçons vivent soit dans le foyer de Calcutta, soit en pensionnat à Darjeeling dans de bonnes écoles au nord de l'Inde. L'objectif de l'asso étant toujours de donner la meilleure éducation et scolarité possible à ces enfants.
Nous sommes chaleureusement accueillis par Florent (bénévole depuis 10 ans) et Sashi (un galopin de 19 ans, qui deviendra très vite le meilleur ami de Zoan!) qui nous présentent les galopins du foyer et les lieux de vie. Nous passons du temps à écouter, jouer et manger ensemble.
Nous repartons, ravis de cette journée et avons hâte de revenir.
Quelques jours plus tard, nous retrouvons les galopins (Sashi, Suraj, Rabi, Sourav, Allam, Rahul, Arun...) dans leur quartier et rencontrons Fabienne, qui arrive tout juste de France pour passer 4 mois ici.
Nous découvrons l'école du quartier où Suraj étudie cette année. Les écoles primaires et secondaires du public sont loin d'être excellentes. Pour les galopins qui en ont les capacités et l'envie, Fabienne tente de les envoyer toute leur scolarité dans des pensionnats réputés (mais plus chers) où ils étudieront en anglais. Suraj vient de passer son examen d'entrée, il ne devrait pas tarder à partir étudier.
Florent (qui vient de Meudon!) est en Inde depuis plus ou moins 10 ans. Il est bénévole pour l'association et étudie l'hindi. Il habite à quelques pas du foyer, est toujours disponible et très à l'écoute des galopins. Nous fêtons ensemble les 10 ans de Suraj. Une super soirée. Merci Florent, Fabienne, Sashi, Suraj et Rabi!
Nous nous retrouvons à nouveau un dimanche matin. Adrien aide Fabienne à "nettoyer" et retrouver quelques docs sur son ordinateur. Puis c'est pique-nique et jeux dans un parc de la ville.
Le retard du camping-car (qui commence à nous stresser un peu puisque nous avons rendez-vous avec Maisia à Kathmandou dans quelques jours) nous permet de profiter d'un match de foot de l'Indian Super League avec quelques galopins.
Nous quittons difficilement Fabienne, Florent et les galopins!
Pour aider cette super association, rendez-vous sur leur site. Avec 30€/mois (dont 75% seront déduits des impôts), il est possible de couvrir en partie les frais d'un galopin.
Les galopins parlent de notre rencontre sur leur blog: http://blog.galopinsdecalcutta.org/visite-de-family-planet
La récupération du camping-car
Qui a dit qu'on ne bossait pas pendant ce voyage?
Il faut jongler depuis plusieurs jours entre la compagnie maritime, la douane indienne, l'administration du port, les banquiers pour les virements internationaux, la fine négociation pour gagner du temps (comprendre payer quelques roupies pour ne pas perdre 2 jours de plus) et le tout en anglais.
Oui c'est bien la partie "chiante" (pas d'autre mot) du voyage!
Adrien récupère enfin le camping-car au port. Nous quittons notre hôtel "Housez 43" de Park Street pour nous rendre au bureau du transitaire et finaliser l'administratif. Nous pensions partir rapidement mais nous sommes bloqués toute la journée puisque la compagnie maritime souhaite avoir une preuve du paiement...Négociation d'Adrien (il laisse sa carte Vitale et sa carte d'électeur en caution) et merci à notre banquier, plus que réactif. Il est trop tard pour quitter Calcutta. Nous posons le camping-car dans le jardin d'une école et partons le lendemain dès l'aube pour 3 jours de routes vers le Népal. Ouf! On arrivera à temps pour Maisia.
Sur la route...
Nos premiers tours de roue sur les routes indiennes sont plutôt faciles. "Mais pourquoi tout le monde dit que c'est super dur de conduire en Inde?"... ça c'était au départ, sur les routes "vertes" (genre autoroute mais avec quelques tracteurs en sens inverse et des vaches qui traversent).
Nous traversons la région du Bihar (83 millions d'habitants), l'une des plus pauvres de l'Inde, et ses villages de terre. Les villageois vivent principalement de l'agriculture (rizières, cannes à sucre, bananiers...) et de l'élevage.
BODHGAYA
Après 480kms depuis Calcutta, nous arrivons dans la ville de Bodhgaya. C'est ici que des milliers de pèlerins bouddhistes viennent méditer et prier. Pourquoi? Parce que c'est ici, il y a 2 600 ans, que le prince Gautama devint Bouddha sous un arbre, aujourd'hui sacré.
La ville abonde de monastères, temples et échoppes à touristes. L'ambiance est conviviale et, comme partout, il y a un monde fou.
Le temple de la Mahabodhi (VIème siècle) est superbe mais ce sont surtout les moines bouddhistes qui nous fascinent. Ils méditent des heures, prient en s'allongeant sur une planche de bois puis remontent mains jointes vers le ciel, chantent, bénissent l'arbre sacré...
Nous passons du temps à admirer les robes jaunes, oranges ou bordeaux des moines. La teinte est fonction du pays du moine (rouge ou bordeaux pour les Tibétains, orange pour les Thaïlandais...) et les différences de plis dans la robe semblent indiquer le grade hiérarchique.
En Inde, la religion majoritaire est l'Hindouisme (80% de la population). Le Bouddhisme est principalement pratiqué par les pèlerins étrangers et les moines tibétains en exil pour échapper à la répression chinoise.
Nous reprenons rapidement la route vers le Népal et atteignons la frontière, que nous passons de nuit, après une épouvantable et éprouvante piste de poussières et de trous. Nous garons le camping-car pour la nuit au milieu de cette ville-frontière népalaise qui nous semble bien calme après la foule indienne.
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